mercredi, 02 février 2022 20:20

Car Noël, mon frère, c’est l’Amour.

Depuis plusieurs mois, Fanny découvre la mission de nos soeurs en Inde.

Chennai, India. Ici, notre congrégation développent des projets de formation professionnelles pour des personnes en marge de la société, afin leur donner la possibilité d’être autonomes et de relever la tête. Nous accueillons notamment un grand groupe de transgenres dans nos formations de couture, de boulangerie et de soin à la personne.

Le 23 décembre dernier, nous avons été invitées, avec 4 autres sœurs, dans un refuge qui accueille 25 transgenres. Une partie d’entre elles sont en formation chez nous. Dans ce refuge de 3-4 pièces, elles sont actuellement 25 ! C’est un lieu de passage où elles restent entre 3 et 6 mois, le temps de se poser et de rebondir, souvent après des ruptures familiales très douloureuses et de nombreuses épreuves. C’était un moment fort de partage simple et fraternel : prière, échanges, danses (elles sont très douées dans les danses traditionnelles !), repas.

L’une d’entre elle parlait bien l’anglais et m’a partagé que, malgré son autonomie actuelle (elle a son logement et travaille dans une association de soutien pour les transgenres, dans la « levée de fonds »), sa situation de solitude continue à l’angoisser. Faire face à l’avenir seule dans la société indienne- qui a la famille pour socle- est très difficile, car il n’y a aucun aide pour ceux qui, une fois sans travail ou âgé, n’ont personne vers qui se tourner. Je sentais aussi combien, dans ses propos, le rejet des siens est encore une douloureuse blessure. Elle a quitté le refuge il y a longtemps, mais y revient pour retrouver des amis, qui sont devenus un peu comme une famille.

Ce moment partagé avec elle a été, à quelques jours de Noël, un signe fort pour moi. Jésus a choisi ce parti-là : celui de ceux qui sont mis de côté, rejetés, jugés. Je me demande parfois – en lien avec le Synode qui est en cours dans l’Eglise – si nous savons vraiment accueillir les personnes comme elles sont, aussi différentes ou « choquantes » soient-elles à nos yeux. Nous ne cessons de répéter : « Dieu t’aime et t’accueilles comme tu es ! » Et moi ? Est-ce que j’accueille vraiment l’autre et l’aime comme il/elle est ? Comme un cadeau du Seigneur ? Comme un(e) bien-aimé(e) de Dieu que je suis appelée à regarder comme un frère/une sœur ?

Ouvre mon cœur Seigneur, toujours plus grand, élargi mes horizons, pour que je choisisse toujours d’être du côté des mal-aimés, des incompris, des rejetés, même – et surtout !- quand ils ne me ressemblent pas ou que je ne comprends pas « comment ils en sont arrivés là ». Tu es venu, humble et pauvre, T’abaissant jusqu’à nous, toi le Dieu de toute Eternité ! Tu as voulu que nous te prenions dans nos bras ! Donne-nous, en Te serrant contre nous, de sentir ton cœur battre près du nôtre, ce cœur aimant, large comme le monde, pour qu’en cette nouvelle année, nous rayonnions de ton Amour sans frontière !

Fanny fmm

 

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