mardi, 27 novembre 2018 00:00

« Le temps passé à s’accorder n’est pas du temps perdu » …

Ces 17 et 18 novembre, notre communauté de Paris a fraternellement ouvert ses portes pour accueillir 25 frères et sœurs de 6 congrégations franciscaines (16 jeunes religieux de vœux temporaires et 9 de moins de dix ans de vœux perpétuels), le temps d’un weekend d’interjuniorat. Nous étions 7 FMM de 6 nationalités à participer à cette rencontre.

 « L’Evangile et la Communication Non Violente » était le thème de cette session. 

Et pour nous transmettre les principes de base de la Communication Non Violente (CNV) selon le processus de Marshall B. Rosenberg son créateur (1934-2015), Pascale Molho, formatrice certifiée du Centre pour la CNV, a animé cet atelier avec la participation de Sœur Françoise Gildas Plakoo, Sœur de Saint François d’Assise et stagiaire.

A travers la formation et quelques jeux de rôle, nous avons (re)découvert quelques concepts et outils fondamentaux afin d’apprendre à communiquer, non sans colère, mais sans violence. L’approche de la CNV nous a amenés à aborder différents thèmes tels que les conflits, dire « non », oser exprimer, reconnaitre et nommer ce que je vis, écouter mes émotions et mes besoins, développer une écoute empathique d’autrui.

La méthodologie proposée par la CNV nous a touchés en ce sens qu’elle rejoint fondamentalement les valeurs évangéliques - et donc franciscaines - en contribuant à servir l’unité (vivre en vérité et en accord avec soi-même), l’harmonie et la paix dans nos relations avec l’Autre et tous les autres (les frères et sœurs de la communauté, nos relations amicales, professionnelles…). Ainsi, il n’y a pas de conflit de besoins (toi et moi avons les mêmes besoins humains fondamentaux). L’important est d’accueillir ce qui se passe en moi et de le déposer dans une demande. Dans la démarche de la CNV, l’effort portera donc moins sur la recherche de « résultats » que sur la qualité de la relation.

 

Les Sœurs FMM partagent leurs expériences vécues durant cette session :

« J’ai découvert l’intérêt de la communication non violente pour vivre une relation de qualité et saine. Ainsi, pour bâtir la paix à chaque instant de ma vie, il faut que je pratique la règle des 5+1 R : Ralentir, Respirer, Ressentir, Reconnaître, Reformuler + Remercier. »

Sr Nancy Htwe, Oullins

« La communication non violente va m'aider à prendre conscience de mes émotions, de mes besoins et de mes motivations. J'ai aussi appris comment améliorer ma relation avec ma fraternité et tous ceux qui m'entourent. »

Sr Raïssa Ravelonjanahary, Les Châtelets

La CNV est un moyen de maitriser nos sentiments pour ne pas blesser les autres. Il y a plusieurs étapes : il faut d’abord voir les faits c'est à dire décrire la situation, ensuite nommer le ressenti (tristesse, colère, peur, joie…), puis identifier le besoin nourri par ce sentiment (besoin de respect, d’amour…), et enfin faire la demande. La CNV invite à faire un travail sur soi. C'est un exercice difficile, mais sa mise en pratique peut nous rendre plus libre en nous aidant à maitriser nos sentiments. »

Sr Marie-Véronique Rasolonjanahary, Les Châtelets

« C'est une grâce pour moi de pouvoir participer à cette session. La CNV peut aider à une meilleure connaissance de nous-mêmes et de notre manière de communiquer. Nous sommes plus attentives à nos besoins et à ceux des autres. Grâce à la communication non violente, nous pouvons nous nourrir les uns les autres. »

Sr Catalina Hsiao, Oullins

« La communication non violente, Rosenberg la qualifiait de « naturelle et vivifiante ».
Ces termes me rappellent deux textes bibliques :
Gn 1,27 : « Dieu créa l’homme à son image ». La CNV est donc naturelle.
Am 5,14 : « Recherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez. » : La bonne communication est vivifiante.
Cette session m’a permis de sortir de mes schémas mentaux :
- Nous n’avons pas à trouver les solutions. Ce sont « les solutions qui vont nous trouver ».
- Je suis appelée à sortir de la logique : « je dois faire quelque chose, car je n’ai pas le choix », pour entrer dans la dynamique suivante : « je choisis quelque chose, parce que j’ai besoin de ». En réalité, nous avons toujours le choix.
J’ai appris la règle des « 5 +1 R » : je trouve son application très pratique et concrète.
J’ai reçu une révélation : lorsqu’une personne « m’attaque », elle n’exprime en réalité que ses besoins ! »

Sr Lilly Thayamkeril, La Madeleine

En fin de compte, la Communication Non Violente fait écho à la question de Jésus à Bartimée : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10, 51).
Et cette question, Jésus l’adresse également à chacune d’entre nous, en nous renvoyant à nous-mêmes et à l’expression de nos propres besoins.

Au cours de ce temps de formation en famille franciscaine, nous, jeunes religieux(ses), avons mesuré l’importance d’une communication bienveillante et constructive dans nos fraternités et communautés. Lorsque nous sommes dans la calomnie ou l’accusation ; lorsque nous nous coupons la parole ou tordons la parole de l’autre, ne « tuons-nous » pas le Verbe en Le refusant ? Accepter de nous initier ou d’approfondir la méthodologie de la Communication Non Violente, c’est peut-être permettre au Verbe, élevé de terre, de nous rendre la parole pour que nous habitions dans sa Parole créatrice. S’engager dans la pratique de la Communication Non Violente, c’est apprendre à dire avec Lui : « je suis ».

Sr Suzanne Nguyen, La Madeleine

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