samedi, 12 septembre 2015 00:00

« Haltes spirituelles » d'été en famille

Parmi les moments forts de cet été 2015, il y a eu deux sessions avec la famille franciscaines, au service des enfants : l’une au monastère des clarisses à Mur-de-Barrez dans l’Aveyron, et l’autre chez les franciscains de Brive-la-Gaillarde. Ces « haltes spirituelles » proposées aux familles sont des moments vraiment précieux !

Une formule qui permet aux adultes de se ressourcer le matin en laissant leurs enfants à des adultes qui sont appelés « AGF » (Anges Gardiens Franciscains), et d’avoir du temps libre l’après-midi pour être en famille ou entre amis.


1ère semaine : du 19 au 26 juillet 2015 - "Appelés à la liberté"


C’est la première fois que je me retrouve dans une session famille animée par la famille franciscaine. Avec Martine, je m'occupe du groupe des 10-12 ans. Nous avons six jeunes bien dynamiques et très ouverts. Trois d'entre eux sont les petits-enfants de Martine. C'est très beau de voir le lien qui les unit, car c’est elle qui leur transmet la foi (les parents se sont éloignés de l’Eglise mais ils ne s’opposent pas à ce que propose la grand-mère). Alors autant dire qu’elle y met tout son cœur !
Le thème de la semaine est "Appelés à la liberté". Nous nous appuyons sur l'Exode pour faire découvrir aux enfants la Liberté que Dieu désire faire goûter à l'Homme. Le plus important pour nous est qu'ils puissent entendre et inscrire dans leur cœur que Dieu n'est pas d'abord un dogme, une règle, un magicien, mais bien Quelqu'un, un Autre que moi, mais qui veut entrer en relation avec chacun et se faire proche, tous les jours de notre vie. Un Dieu qui n'est pas un "dictateur", mais un compagnon de route qui nous éclaire de l'intérieur et nous propose de marcher avec Lui pour vivre un Vrai Bonheur.
Chaque matin, on se retrouve en groupe pour aborder un passage de la Bible et partager ensemble. Ensuite, nous faisons des activités pour appuyer ce que nous venions d’évoquer.
Les partages sont simples et profonds, les jeunes n'hésitent pas à parler, jour après jour, de leurs expériences, de leurs blessures, des moments où ils pensent que Dieu est passé dans leur vie, de leur espérance et de leurs questions. Je suis émerveillée par la confiance simple qui règne entre eux. Certains partagent des moments difficiles de leur vie. C’est l’occasion de forts témoignages de pardon, de paix, de fraternité et de solidarité. Ils disent que Dieu les aide sur ce chemin qui n’est pas toujours facile.

  

Voici deux moments qui m’ont particulièrement marquée :
- une longue discussion dans l’église du village avec les deux filles du groupe ( 10 et 12 ans), pleines de questions : le paradis, le Mal, l’amour, la mort, la vie éternelle etc. et même l’Immaculée Conception ! Elles ne m’ont pas épargnée ! Pour finir, elles avaient repéré les images du chemin de croix, et nous en avons parlé en suivant chaque étape. J’ai été impressionnée par leur soif, leurs questions pertinentes et l’écho que tout cela faisait en moi aussi : répondre de la foi, n’est ce pas déjà un témoignage ?
- l’excursion que nous avons fait dans un "buron", une cabane en pierre au milieu des vaches où, autrefois, on faisait le fromage. C’est un lieu qui sert maintenant d'ermitage pour les sœurs qui partent parfois deux par deux pour se "retirer" encore un peu plus. Après une demie-heure de marche en silence et un temps de partage, nous avons vécu une veillée festive faite de chants et de jeux (avec de bons fous-rire tous ensemble… et quelques difficultés à les calmer ensuite!. Pour finir, nous avons pris le temps de nous émerveiller sous la voûte étoilée. Une soirée inoubliable pour les jeunes comme les adultes ! De quoi rendre grâce !


2ème semaine : du 2 au 9 août 2015 - "Avec François, chercher les trésors dans nos vies"


Pour cette session, je suis rejointe par Marie, avec qui je forme équipe pour le camp des ados. A quelques centaines de mètre de la maison des frères, il y a un petit terrain avec un grand chapiteau. C’est là que nous plantons les tentes : une pour les 6 filles, une pour les 3 garçons et une pour nous ! Nous sommes avec eux du petit-déj jusqu’au midi, puis ils rejoignent les familles. Le soir, après la veillée, nous nous retrouvons pour un temps de prière et ils restent au camp pour la nuit.
Nous avons créé un carnet avec chaque jour, un thème différent, qui nous permet de progresser dans le thème du camp. J’ai beaucoup aimé vivre les temps de louange et de prière avec les jeunes. Ils ont assez rapidement osé prendre part à la prière spontanée que nous proposions.
Le matin, après un court temps de louange, nous donnons aux jeunes un petit topo autour d’un texte biblique, et nous proposons 20 min de prière personnelle. Je ne savais pas comment les jeunes allaient réagir à cette proposition, mais j’ai constaté que la plupart d’entre eux respectaient ce temps de silence, et cela m’a marquée. Je me suis dis que, souvent, on se dit « c’est trop pour les jeunes ». Bien sûr, il faut adapter, mais parfois, quand on n’essaye même pas de leur proposer, est-ce qu’on ne répond par à leur place ?
Après la prière perso, on se retrouve pour une bonne pause : les jeunes jouent, laissent leur trace sur un drap blanc « mur d’expression libre », ou chantent. Puis nous vivons ensemble une activité ludique. Ensuite, contrairement au dîner, le déjeuner se passe au camp. L’après-midi est en famille et le soir avec l’ensemble de la session et les frères : jeux, danses etc. Exception faite de la soirée témoignage où le frère Eric viendra parler aux jeunes de sa vocation et échanger avec eux.

  

L’ambiance dans le groupe est bonne. Le lien s’est tout de suite fait entre les jeunes. Nous remarquons rapidement que les blagues vont bon train, parfois pas toujours très ajustées. Nous tentons de garder le cap du correct et fraternel, mais la suite du camp va nous montrer que malgré ça, les jeunes se sont blessés entre eux. En effet, deux jours avant la fin du camp, nous sentons que le groupe se fissure : les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Une sorte de ras-le-bol général fait d’incompréhensions, de susceptibilités, de blessures cachées. Nous essayons de les accompagner pour se parler, mais cela s’avère compliqué. Ce jour est celui dit « de la réconciliation », voilà qui tombe à pic ! Nous choisissons de pousser les jeunes à croire que la Paix peut advenir, à prendre leur responsabilité, et réfléchir à leur manière d’être en relation les uns avec les autres. Que cette soirée soit pour eux l’occasion de remettre cela au Seigneur. Personnellement ? J’étais déçue que ça prenne cette tournure, je me sentais impuissante, et j’ai fais comme eux : je l’ai remis au Seigneur. Le lendemain, nous avons assisté à une belle résurrection : les garçons ont écrit un mot aux filles, et celles-ci leur ont répondu. Un lien s’est petit à petit retissé, à tâtons au début, car il leur fallait porter une attention nouvelle à leurs propos, leurs blagues, leurs manières d’être. Je crois qu’ils ont vécu une très belle expérience de fraternité, et je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils se rappelleront que les mots peuvent détruire la fraternité autant qu’ils peuvent la construire, et que « rien n’est impossible à Dieu ». Sur cette expérience marquante qui m’a aussi marquée et pour laquelle je rends grâce, je clos ici mon récit d’aventure avec la famille franciscaine.
Finalement, nous n'avons fait qu'accompagner ces jeunes à approfondir ce qu'ils portent. Nous avons semé, Dieu fera le reste. Chacun d'entre eux, à son rythme, avance sur le chemin de la vie avec le Christ. Merveilleux mystère que la foi que l’on ne peut voir mais que l’on sent s’épanouir !
Ce que j’ai vécu avec les jeunes m'a fait grandir dans la foi ! Merci Seigneur !

Fanny, pré-novice FMM

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